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Kenchoji – Kamakura : visite du premier des 5 grands temples zen.

Février en lorraine n’est vraiment pas un mois clément. Il pleut, il fait froid, les nuances de gris gracieusement offertes par notre ciel nous rappellent que ce n’est pas prêt de changer. Pour ne pas sombrer dans le spleen total je me suis mis à fouiller dans le disque dur de notre PVT au Japon et j’ai cherché du côté des mois ensoleillés. Dans mes souvenirs, le mois de mai était vraiment cool au Japon et je me suis rappelé qu’on avait fait une super longue journée à Kamakura. Les souvenirs d’un temple en particulier me sont revenus : ceux du Kenchoji ((建長寺). Je me souviens de la verdure, du soleil, du calme et de l’immensité d’un lieu chargé de mysticisme. Je vous propose de m’accompagner pour vérifier si ma mémoire est bonne.

NOTRE AVIS EN PASSANTINFOS PRATIQUESSE RENDRE AU KENCHOJI

Inutile de dire que je recommande de visiter le Kenchoji si vous allez à Kamakura. C’est grand et beaucoup moins visité que le Kotoku-in et son Bouddha de bronze par exemple. Arrêtez vous à Kita Kamakura pour visiter au moins ce temple avant de vous rendre au centre ville et affronter les hordes de touristes qui s’y trouvent.

  • Horaires : De 8h30 à 16h30.
  • Prix : ¥300
  • Site officiel : Ici.

15 minutes à pieds depuis la station Kita Kamakura sur la JR Yokozuka Line

Kenchoji : le plus grand des 5 temples Zen de Kamakura.

Dans cette journée à Kamakura (Kita Kamakura pour être exact) on avait décidé de visiter les 5 grands temples zen de la ville. Les Gozan de l’école bouddhiste Rinzai. Nous n’en ferons seulement que 3 pour des raisons que j’ai oubliées, probablement le manque de temps et/ou la fermeture de certains au public. Si les 2 autres que nous avons visités m’ont également énormément plu (Engakuji et Jochiji), celui-ci m’a vraiment impressionné. Ce vieux temple de 1253 a été fondé par Rankei Doryu, un maître Zen chinois venu au Japon pour y enseigner le zen. À l’origine le complexe comportait 7 bâtiments principaux et 49 temples. Une majorité d’entre eux furent détruit aux 14 et 15ème siècle. Certains furent reconstruits pendant l’ère Tokugawa et aujourd’hui il reste une dizaine de ces bâtiments. Voilà pour la courte partie historique, parce que c’est toujours bien de contextualiser un peu. Mais pourquoi est-ce que ce temple est mon préféré de Kamakura ?

Kenchoji entrée
Une balade sous le signe de la verdure

Au Kenchoji, on en prend plein les yeux.

Et on prend plein les yeux en continue. J’ai de toute façon une fascination inexpliquée pour les temples bouddhiste au Japon, surtout les gros. Et ici on est clairement dans ce qui se fait de très gros. Chaque élément composant ce complexe est grand et impose de majestuosité. À commencer par la porte principale, Sanmon.

sanmon kenchoji kamakura

kenchoji sanmon

On est tout de suite écrasés par ce monstre de bois. Même si elle n’est pas aussi imposante que la gigantesque porte du Todaiji de Nara (en même temps il n’y a pas plus gros au Japon) je peux vous dire qu’on se sent tout petits en passant en dessous. Ce n’est pas cette statue, assisse près de l’un des pieds de la porte qui viendra nous réconforter.

kenchoji statue porteQuand je repense au temps que l’on a passé juste autour de cette porte je comprends finalement pourquoi on a pas eu le temps de visiter les autres temples. Mais bon, il est toujours préférable de profiter d’un seul endroit et de s’en imprégner à fond plutôt que d’en rusher plusieurs et de louper la plupart des choses. Comme la magnifique Bonsho juste à côté de la porte. Cette vielle cloche de 1255, qui porte une inscription du fondateur du temple est quand même sacrément jolie.

bonsho kenchoji kamakura

Bon ok mais une fois passée la porte ?

Et bien l’émerveillement continue tout simplement. Un petit chemin nous amène vers le Butsuden, le hall ou se trouve le Bouddha. Sur ce chemin se trouvent des cèdres de 750 ans, classés trésors naturels.

cèdres kenchoji

On longe ces arbres géants, perpétuant l’effet écrasant de la porte et on se laisse bercer par les sons de la nature et les odeurs boisées avant de tomber nez à nez avec ce très joli bâtiment.

butsuden kenchoji

Comme vous le voyez sur les photos, il n’y a pas grand monde au Kenchoji et c’est vraiment quelque chose de très plaisant. Cela laisse le temps de bien apprécier les lieux et de s’attarder sur les petits détails, avant d’entrer dans le bâtiment à proprement parler.

kenchoji encens

Le Butsuden est classé Bien Culturel Important et c’est surtout lorsque l’on se retrouve à l’intérieur que l’on comprend pourquoi.

butsuden kenchoji

Qu’est ce que je peux adorer les structures de bois anciennes comme ça. Le charme opère tout de suite sur moi. J’aurais pu rester dans ce hall toute la journée. On ne s’en rend pas forcément compte sur la photo mais l’endroit est quand même assez grand (comme tout dans le complexe en fait vous l’aurez compris). De plus les détails qui parsèment la pièce sont vraiment classes, à commencer par le plafond.

plafond butsuden kenchoji

bois sculpté kenchoji bouddha kenchoji

Cette partie du temple était à la base au Zojoji à Tokyo. Tout a été bougé morceau par morceau à Kamakura en 1647. L’aspect usé et authentique (ou presque) est ce que je préfère dans ce genre d’endroits. Si vous êtes comme moi, vous allez adorer cette partie du Kenchoji c’est certain.

Les bâtiments magnifiques s’enchaînent…

Et on continu dans les structures à superlatifs puisque l’on arrive ensuite au Hatto : la plus grande structure bouddhiste en bois de tout l’est du Japon.

kenchoji hatto

On reste un peu à l’extérieur avant de rentrer histoire de se reposer un petit peu et on croise des moines qui passent par là. hatto kenchoji

Si la structure en elle même est très impressionnante, c’est surtout son intérieur, notamment son plafond encore une fois, qui est vraiment magnifique. Une peinture nommée « Unryu-zu » réalisée à l’époque pour les 750 ans du Kenchoji. Un gros dragon qui te surplombe comme ça, ça fait toujours son petit effet.

unryu zu

hatto kenchoji

Après quelques minutes à contempler l’endroit la tête en l’air on continue notre visite. Que peut bien encore réserver comme lieux d’intérêt un endroit qui nous en a déjà mis plein la vue comme ça ? Bah attend, sors de là, prend à droite et tu verras que le meilleur reste à venir. Sauf qu’à ce moment, je ne le savais pas encore.

Parce que tout ceci n’étaient pas les bâtiments principaux.

Non, mais on y arrive. Cela fait largement 1h que l’on est arrivés dans le Kenchoji et on s’approche seulement du Hojo, le temple principal. Pour s’y rendre on passera devant une magnifique porte, Karamon de son petit nom, qui n’est pas sans rappeler les portes du palais impérial de Kyoto je trouve.

karamon kenchoji kenchoji saramon

Difficile d’avoir le temple lui même en entier, du coup je peux vous proposer cette photo pour en avoir un aperçu. De toute façon l’intérêt ici encore, c’est la visite de l’intérieur.

On enlève nos chaussures et on se promène à l’intérieur du temple. Comme d’habitude le sol est gelé malgré les températures de mai, mais bon, ça vaut le coup quand même.

Notamment l’accès au jardin derrière le bâtiment. L’endroit parfait pour se reposer à nouveau. Verdure, ciel bleu, calme : perfection. La bonne définition du zen.

jardin hojo kenchoji

Avec le recul je me rends compte que c’est surement grâce à cette petite pause que l’on a pu enchainer avec la suite. Car à partir de là, les choses se corsent un peu. En effet, ce qui va suivre se mérite un peu plus, mais la récompense est encore plus belle que tout ce qu’on a pu voir jusque là si c’était encore possible.

Remet tes chaussures tu vas en avoir bien besoin.

D’après le plan il reste un sanctuaire un peu plus loin. Vous nous connaissez maintenant, si il faut marcher on n’hésite pas, même si c’est après une journée éreintante et même si le plan ment, comme ce fut le cas ici. Le petit plaisantin n’est pas vraiment à l’échelle et le « un peu plus loin » cachait en réalité 20 minutes de marche avec des escaliers bien comme on les aime : pentus et nombreux. Sur le chemin on croisera une statue de Bodhidharma, le prêtre à l’origine de la poupée Daruma. Je crois d’ailleurs que c’est la seule que l’on a vu dans tous les temples que l’on a visités. Je n’ai jamais cherché pourquoi dans celui-ci en particulier. Peut être car on est dans le principal temple zen de Kamakura ? Si quelqu’un peut m’éclairer je suis preneur.

bodhidharma kenchoji

Ensuite voilà ce qui nous attendait : de la marche.

Encore de la marche et des escaliers.

Oh encore des escaliers. Notez la motivation visible chez ces deux japonais devant nous.

Et encore des escaliers.

Mais tous ces efforts valaient la peine d’être faits car nous voilà enfin arrivés au sanctuaire Hanso-bo. Accueillis par les  Tengu.

tengu hanso bo kenchoji

Kenchoji tengu

kenchoji hansobo

Et le presque plus beau de tout, la vue sur le reste du complexe depuis les hauteurs. On se rend compte de l’écrin de nature dans lequel on évolue depuis l’entrée du temple.

vue tengu kenchoji
Les Tengu veillent

Mais qui voudrait arrêter de monter une fois arrivés ici. On est pas encore tout à fait en haut quand même faut pas déconner. On reprendrait bien un peu d’escaliers non ?

marches hanso bo kamakura

Et on arrive alors au point culminant du Kenchoji, à 145 mètres. D’ici on a une vue magnifique sur Kamakura, la mer, et le Mont Fuji par temps clair. Si vous plissez un peu les yeux sur la photo d’après vous pouvez le voir tout à droite. Si si.

vue kenchoji

En tout cas c’est épuisés (et absolument seuls) que nous arrivons tout en haut, et la vue est vraiment grandiose. Elle apparaît sous nos yeux comme une apothéose. Un magnifique plan final pour conclure une visite de 2 heures qui nous aura surpris de minutes en minutes. Ne reste alors plus qu’a redescendre, remplir notre Goshuin et partir pour la suite de notre journée. Car oui, après la visite du Kenchoji et des deux autres temples, on a marché jusqu’au centre ville de Kamakura en passant par le Hachimangu et terminé au bord de la mer à la nuit tombée. Cette journée inscrivant définitivement, après 5 visites dans l’année, Kamakura comme l’une de mes villes préférées au Japon.

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lizagrece

J’y suis allée l’an passée en février et j’ai eu la chance d’avoir beaucoup de ciel bleu et de soleil,

Burgaud

On a pas vu celui là, encore un bel endroit qui se mérite assurément… Ça se lit bien et ça va crescendo comme d’hab….

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