Quand en janvier on avait décidé de se rendre à Kurama, c’était dans l’espoir de voir de la neige. Au nord de Kyoto, dans les montagnes, il y a quand même moyen que quelques flocons soient tombés, se disait-on. Déjà sur Osaka au réveil, en allant jusqu’à la station de métro on sentait un froid inhabituel, comme si la nuit avait été bien glaciale. On apprendra en arrivant à Kurama, que non seulement la nuit avait été particulièrement froide, mais aussi très agitée. En effet, sur Kyoto (et donc sur Kurama) une tempête avait frappée. Mais niveau neige, on peut dire qu’on a été servis.


Kurama : une tempête de neige dans la nuit.
A l’origine, le plan était de faire une randonnée allant de Kurama à Kibune en passant par les montagnes. Une marche de 2 à 3 heures environ dans les hauteurs de Kyoto avec la neige en compagnon de route. Mais il n’aura pas fallu attendre longtemps pour comprendre que ce plan allait devoir être adapté. La tempête de la veille a été tellement violente que des arbres sont tombés et les chemins allant de Kurama à Kibune ont été tout simplement fermés. Comme premier témoin de la violence du vent, voici le Tengu dont le nez a été brisé par une branche :

Nouveau plan : on monte jusqu’au temple Kurama-Dera, puis on redescend et on prend un bus ou un train jusqu’à Kibune pour visiter ce qu’il est encore possible de visiter. On verra bien. Pour l’instant on se concentre sur la montée qui nous attend. Il va d’ailleurs falloir faire attention à ne pas glisser. En effet, peu après la station, des plaques de verglas sournoisement cachées sous la neige ou sous les feuilles nous ont fait quelques frayeurs. Histoire de se mettre en confiance dès le début.

Le chemin vers le Kurama-Dera.
La première étape est de franchir la porte du temple afin de pénétrer dans son enceinte et de commencer la route jusqu’au sommet. Une porte bien massive et très jolie comme je les aime.


Ce sera donc une montée entre neige et glace qui s’offrira à nous. Un chemin magnifique en pleine forêt, parsemé de petits sanctuaires, de ponts, et d’arbres gigantesques jusqu’au temple. L’ascension a été quelque peu ralentie par moments car le sol glissant nous poussait tout de même à la prudence.





Mais cela n’a pas entaché notre enthousiasme car l’environnement et l’ambiance de la forêt étaient tous bonnement sublimes. En plus, en janvier et par un temps pareil, pas grand monde à l’horizon.



Le temple sous la neige.
Je ne me rappelle pas combien de temps nous avons marché mais le chemin en valait la peine. Il y avait également la possibilité de prendre un téléphérique pour y accéder mais on s’en servira pour redescendre (pour gagner du temps et surtout pour éviter les risques de glissade bien plus fréquents en descente).

Des temples on en a vu des dizaines et des dizaines, dans beaucoup de préfectures et sous tous les temps, mais celui-ci, sous un mètre de neige par endroit, j’en garderai un souvenir tout particulier.

C’est aussi pour ça que je conseille de venir au Japon en hiver, car après l’automne c’est de loin ma saison préférée sur l’archipel. Tous les paysages, même touristiques changent réellement d’apparence. Par exemple, je garderai toujours l’image du Pavillon d’argent comme un temple enneigé et sans touristes. Raison pour laquelle nous n’y sommes jamais retournés.





Après avoir visité l’ensemble des lieux, pris pas mal de photos et fait un bonhomme de neige, il fallait bien repartir. Comme je le disais plus haut, on a pris le téléphérique cette fois-ci. La descente dans ces conditions semblait un peu trop ambitieuse et on avait encore pas mal de choses à voir donc autant gagner du temps. Ce qui nous a permis de croiser cette sympathique pagode, un peu cachée derrière les arbres.

En route vers Kibune
De retour à la station de Kurama, on prendra à nouveau le train pour nous rendre à la station de Kibune. D’ici on peut prendre le bus pour se rendre au centre ville ou bien marcher. Vous devinerez assez facilement qu’on a choisi l’option pédestre. Mais encore une fois les paysages sont tellement jolis, tout de blanc vêtus qu’on était carrément obligés.

Sur le côté coule une rivière
Toute la petite ville de Kibune longe une rivière. C’est d’ailleurs un endroit où il est possible de réserver pour manger au dessus. Les prix sont semblent-ils exorbitants. Je dis ça car tous les restaurants proposant de le faire étaient évidemment fermés. Impossible donc de vérifier. Mais ça doit une expérience assez cool à faire.

On longera donc la rue unique du centre ville jusqu’à arriver au célèbre spot photo : les escaliers du Kibune Jinja.

Le sanctuaire en lui même n’est pas spécialement grand et on peut voir que lui aussi avait subi quelques dégâts durant la nuit.


Un peu moins de temps de visite pour ce sanctuaire. Il faut penser au retour, le soleil à tendance à se coucher assez vite dans ce pays, surtout en hiver, et la route à pieds jusqu’à la gare est plutôt longue.
Et alors qu’on pensait rentrer directement à Osaka après ça, le changement de train obligatoire à Kyoto nous a finalement donné envie d’aller trainer un peu là-bas pour finir la journée. On déambulera dans les rues de Gion et aux alentours avant de finalement clôturer cette magnifique journée de marche enneigée.
Pour ceux qui ne l’auraient pas regardée, voici notre résumé vidéo de cette journée.
Se rendre à Kurama.
Kurama est une vrai balade en pleine nature et je ne peux que vous conseiller d’y faire un tour. Pour vous y rendre depuis Kyoto rien de bien compliqué. Il faudra simplement se rendre à la station Demachiyanagi à Kyoto. De là un train de la ligne Eizan vous emmènera à Kurama Station en 30 minutes.
Nous avions à l’époque pris un Pass d’une journée pour faire l’aller retour et autant de trajets que l’on souhaitait entre Kyoto et Kurama/Kibune. Voici tous les détails de ce billet : https://www.keihan.co.jp/travel/en/tickets/special/eizan-railway. Ce billet vous permet même de partir d’Osaka directement si vous logez là-bas.