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Donner des cours de Français au Japon en PVT : mon expérience.

Pourquoi j’ai décidé de donner des cours de français au Japon ? Lorsque vient la question du travail au Japon pendant un PVT, surtout si on ne parle pas japonais, les options sont vite limitées. C’est simple, c’est soit baito (petit boulot genre interim) soit tuteur de langues. Déjà pas bien fan du traitement subi lors de mon dernier taf en France avant de partir, je n’avais pas envie de me retrouver dans la même situation au Japon (le salaire en moins et les heures en plus). En plus ça me semble déjà de base plus intéressant. J’ai donc décidé de me concentrer sur les cours de français.

Cours de français au Japon : Tuteur ≠ professeur

Avant toute chose, je tiens à faire la différence entre ces deux notions. Il est tout à fait possible de devenir professeur de français, aucun diplôme de l’enseignement n’est demandé pour donner des cours de français au japon. Pour cela il faudra postuler dans les écoles. Si votre PVT doit vous servir comme tremplin pour un visa de travail, ça peut être une solution tout à fait envisageable. Les salaires étant en plus tout à fait corrects. Si en revanche, vous venez en PVT pour faire ce à quoi il est destiné à la base, c’est à dire découvrir le pays – je ferai un article la dessus plus tard – devenir professeur va vite vous empêcher de le faire librement.

Pour ma part, le tutorat, dans le cadre de ma vision du PVT, me correspond bien plus. Pourquoi ? La raison principale est le côté indépendant de ce type de travail. On choisit ses horaires, ses élèves, son salaire, son cours etc… En revanche, cela nécessite de faire du démarchage pour trouver ses élèves. J’entends par là qu’avant de pouvoir payer votre loyer avec votre job de tuteur, il peut se passer plusieurs mois. Ce n’est toujours pas le cas pour moi et cela ne le sera probablement jamais. Le tutorat, comptez dessus pour vous faire de l’argent de poche.

Comment j’ai trouvé mon 1er élève.

Comme je le disais plus haut, pour trouver ses élèves, il faut démarcher. Pour cela plusieurs choix s’offrent à nous. Déjà il existe beaucoup de sites sur lesquels on peut s’inscrire. Des sites comme hello-sensei.com, findstudents.net etc. Ce genre de site va vous demander de remplir un profil de « professeur » avec photo, la zone où vous pouvez donner vos cours, le salaire que vous désirez toucher.

C’est grâce à ces deux sites que j’ai été contacté par mon premier élève. Je ne sais pas lequel des deux car il m’a envoyé un mail privé directement. J’ai eu de la chance je pense car j’ai eu une réponse à peine 3 jours après mon inscription.

Vous pouvez également faire des cartes de visites et les distribuer dans les écoles, collèges, lycées, universités autour de chez vous afin d’augmenter vos chances d’être contacté. Je ne me suis pas encore attelé à ça. Je pense que cette technique a ses chances de fonctionner un peu mieux que la simple inscription sur les sites cités plus haut. Soyons honnêtes aussi, la concurrence est rude et le secteur bien bouché.

Je me rends compte au fur et à mesure de la rédaction de l’article que je donne vraiment pas envie de faire ce job. Pleurez pas, restez ! 

Le moment du 1er cours arrive.

Préparer son cours.

Petit conseil en passant : Si vous comptez donner des cours, ramenez au moins un bouquin d’apprentissage, quelque chose avec des exercices corrigés et des cours ficelés, ça aide beaucoup pour structurer son cours. Ensuite à vous de l’adapter en fonction de l’élève évidemment. N’ayant aucune expérience dans le milieu du tutorat, j’ai préparé un truc que j’estimais solide et bien construit, basé sur un Bled 8/11 ans ramené de France. Histoire d’avoir des sources justes et fiables.

Trouver un lieu de rendez-vous.

Nous nous sommes mis d’accord sur un lieu pour donner le cours, il m’a proposé un café Dotour à Namba, ce qui est parfait pour moi car je suis à 10 minutes en métro de là-bas et en plus j’adore ce quartier. J’ai donc accepté sa proposition et cherché le Café sur Google maps pour voir un peu à l’avance comment m’y rendre. C’est simple, je sors de la station et je vais tout droit pendant 3 minutes. PAR-FAIT.

Cela ne m’a pas empêché de me planter évidemment. Car à Namba il y a trois stations qui ont le même nom (JR Namba, Osaka Namba et Nankai Namba). En relisant en speed le mail je vois qu’il parlait de la JR Namba. Comme un con j’ai mal lu et suis arrivé à celle la plus proche de chez moi, la Nankai. Heureusement je suis arrivé bien en avance et j’ai eu le temps d’arriver à l’heure malgré tout. Ce qui m’amène au point suivant.

Être ponctuel.

Cela va de soit normalement mais au Japon la ponctualité c’est encore plus important que chez nous. Soyez à l’heure à votre rendez-vous avec votre élève. Arrivez avant lui quoi qu’il arrive, donc pour être tranquille, une bonne dizaine de minutes avant l’heure prévue. Attendez-le ensuite devant l’entrée du café/lieu de rendez-vous et ne rentrez pas sans lui.

S’habiller en conséquence.

Alors attention, on dit en France que la première impression est importante. Ici c’est plus que ça. La première impression c’est pas important, c’est sa mère important la race de sa grand mère. Donc ne cherchez pas, c’est costard cravate, au moins pour la première fois. Autant mettre le plus de chances de votre côté dès le début. Pensez donc à en ramener un depuis la France. En ce qui concerne la barbe (car j’ai toujours une barbe plus ou moins développée) j’ai préféré la jouer safe et me raser complètement. Faire propre et net quoi. Je ne sais pas trop ce que pense les japonais du port de la barbe. Je suis pas chiant je m’adapte.

Comment cela s’est passé pour moi ?

C’est là que je trouve que j’ai beaucoup de chance. Au final je me suis retrouvé avec un écrivain, ancien cuisinier de profession. Je ne lui ai pas demandé son âge mais je dirais une cinquante d’années. Il est vraiment très sympa et me dit qu’il va bientôt aller en France, dans le midi en plus (<3), pour interviewer les arrières petits enfants d’un des plus grands cuisiniers de tous les temps pour son futur livre. Il a besoin de moi pour apprendre à poser les bonnes questions, correctement, afin de compléter ses recherches.

Depuis nos cours s’articulent autour de l’écriture de son livre. Il apprend du vocabulaire etc pendant que moi j’en apprend plus que lui au final. Sur la cuisine, sur les techniques, sur l’histoire, on échange beaucoup et c’est très enrichissant.

Aujourd’hui il me confie également la tâche de retranscrire les interviews en français sur papier, considère cela comme du travail que je fais en plus et me paye en conséquence. Je suis payé pendant les cours et ensuite pour le travail que je fais chez moi. Un travail très intéressant en plus.

Par exemple au dernier cours que j’ai donné de 2h. Une partie de cours nous avons échangé en français, puis il m’a confié ses enregistrements que j’ai écris directement au brouillon. C’était marrant de l’entendre poser les questions que nous avions préparé ensemble 🙂 Et bien Il m’a payé ¥11000 (100€ environ) pour cela et la retranscription au propre sur ordinateur. En me demandant encore si c’était assez.

Combien j’ai gagné jusqu’ici.

Mon premier cours était le 17 novembre, soit il y a juste un peu plus d’un mois au moment où j’écris l’article. Je demande ¥2500/heure ce qui est le prix moyen pour un cours particulier. Avec un cours d’essai à ¥1500/heure. Pour info le salaire minimum à Osaka est à ¥858/heure.

En un mois j’ai effectué 8h de cours effective (oui c’est peu, très peu même). J’ai gagné ¥25000 : 205€

Au détail ça donne ça :

  • 3000 pour les deux premières heures d’essai
  • 5000 pour les deux heures du 2ème cours
  • 11000 pour les deux heures du 3ème cours + travail de retranscription à la maison
  • 6000 pour les deux heures du 4ème cours + 1000 yens pour mise au propre.

Bilan et constat :

Rapporté au taux d’horaire on peut dire que le salaire est plutôt bon. Maintenant ce n’est pas avec ça que je vais payer mon loyer. Quoi que les 2/3 de ma part au final. Mais vous aurez compris l’idée. Il me faudrait au moins 4 ou 5 élèves de plus par semaine pour tirer quelque chose qui me permette de « survivre » ici. Heureusement que je suis venu en PVT avec l’argent nécessaire pour tenir la durée prévue. Les cours de français au Japon me permettent donc de rembourser quelques sorties par exemple, ou de payer la bouffe. Mais il est clair que si je devais compter sur ce boulot uniquement pour vivre ici, ce ne serait clairement pas possible. Où alors dans trop longtemps.

Personnellement l’expérience me plait beaucoup pour pas mal de raisons :

  • J’apprends beaucoup de choses et pour moi c’est le but d’un job aussi.
  • C’est un travail enrichissant et qui permet de prendre un peu plus confiance en soit.
  • Je touche à un domaine que je n’avais jamais tenté : le tutorat. (Je n’aurai jamais la prétention de parler d’enseignement.)
  • D’avoir osé me lancer je me retrouve à faire des choses auxquelles je n’aurais jamais pensé. C’est le principe du PVT à la base^^

Conclusion :

J’espère que cet article vous fera prendre conscience de la réalité des cours de français au Japon. Je rappelle que je suis à Osaka, il doit y avoir certainement plus d’élèves sur Tokyo mais le principe est le même. Il faut se démener un peu pour trouver des élèves ainsi que travailler en amont pour préparer un cours correct. Sous peine de perdre directement son élève après la séance d’essai. Personnellement je profite de cette expérience pour « m’amuser » et ne compte pas dessus pour en vivre. Je ne cherche donc pas spécialement plus d’élèves (si d’autres me contactent je les prendrai bien évidemment). Sachez donc que si vous voulez rentrer au moins de quoi payer le loyer tous les mois, il vous faudra un certain nombre d’efforts autres que simplement s’inscrire sur les sites d’annonces.

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Mehdi

Salut Matt !

T’es articles sont géniaux ! Merci pour tout 🙂
J’aurais juste une petite remarque. Bon d’accord pour la présentation mais est-ce réellement obligatoire de porter un costume ?
Merci

aysel

Bonjour, Félicitation pour votre blog, et pour avoir mené à bien votre expérience de PVT, j’ai deux questions : -Vous parlez donc japonais pour pouvoir tenir les cours de français, et faire les traductions que vous demande votre élève? Peut-on donner des cours de français avec un niveau de japonais débutant? – Et ensuite j’ai lu dans vos articles que vous n’avez quasiment pas travaillé et que vous avez surtout vécu sur vos économies, avec quelle somme êtes vous partie pour réussir à vivre de manière convenable sans trop travailler? Le PVT c’est pour bientôt pour mon conjoint et moi!… Lire plus »

Lou Valdez

Bonjour, 
témoignage très intéressant, merci!
Ma petite inquiétude est que je ne parle pas japonais, mais je parle très bien anglais. Est-ce que c’est problématique lorsqu’on veut donner des cours de français à un japonais?

Manel Gharbi

Pouvez vous me donner plus détails pour intégrer cette plate-forme svp

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